Powered By Blogger

Thursday, January 3, 2008

Ce n'est qu'un au revoir.... le retour

Il y a quelques jours, le premier soir que je dormais à nouveau dans ma chambre à Liège, l'endroit qui a été ma maison (dans le sens de mijn thuis) le plus stable des dernières années, mon père m'avait laissé sur le bureau dans ma chambre un cd-rom avec des mp3. C'était la conversion des cassettes enrégistrées lorsqu'on était gosses, où mes parents faisaient des petits interviews avec mon frère et moi sur notre vie, nos opinions, ce qu'on aimait faire. Ils couvrent la période des années '80, de quand j'avais 3 ans jusqu'à style 13 ans. J'avais déjà complètement oublié qu'on les avait. Le matin après, encore un peu soumis au jetlag, j'étais debout à 6h et j'ai commencé à les survoler.

On entend mon frère chanter des chansons en français, car on est né à Liège et il avait commencé la crèche là. Mais comme on a déménagé très tôt pour le Limbourg et la Flandre, on peut constater qu'il perd son français au fil du temps au point à ne même plus comprendre ce qu'il disait auparavant. Cette histoire est noté dans les annale de la famille, et est souvent ressorti lors de nos rencontres de familles, comment Bart a perdu son français et a dû le ré-apprendre à l'école. Ma mère m'a expliqué plusieurs fois que pourtant, ils avaient essayé de nous éduquer bilingue et que mon frère résistait, refusait et a juste fait le switch complet. J'ai dû sourire en écoutant l'accent limbourgeois de mon frère (à mourir, heureusement qu'il est parti ;-), et la façon que moi, j'essayais de parler proprement, et en étalant mon vocabulaire acquis de mes heures de lecture. J'avais comme héros Sandra Kim, Superman et Zorro. J'ai eu quelques larmes dans les yeux en écoutant ces voix du passé, venues d'une époque où j'étais quelqu'un d'autre, sans soucis, sans responsabilités. J'entends l'amour que mon père portait pour nous, l'attention de ma mère, la complicité entre moi et mon frère...

L'écoute m'a fait prendre à nouveau conscience de deux choses: une de mes racines, mon passé et mon attachement à d'où je viens, et deux, que j'ai eu une enfance très heureuse et chanceuse. Dernièrement, je n'étais pas mal confronté à d'autres personnes avec des situations de famille délicat, parfois laissant des traumatismes, parfois simplement des séquelles. Pas moi, j'ai eu de la chance, et je ne m'en rendais même pas compte à l'époque, I took it for granted, caractéristique propre à la jeunesse je suppose. Mais maintenant si, je m'en rends compte... Je suis descendu après l'écoute, et j'ai fait quelque chose que je n'avais plus fait depuis longtemps: j'ai fait du cacao à l'ancienne, selon notre rituel en famille du dimanche matin. C'est rien de spécial, juste du lait et du sucre, puis le cacao pur (d'une boîte au fond de l'armoire, pas touchée depuis une éternité je pense). j'ai essayé de le trnasmettre à mon père, mais je ne sais pas si j'y suis arrivé. C'est drôle que parfois on sait mieux s'exprimer sur un blog que face à face. Mais peut être qu'il avait quand même compris...

Un aspect aussi fondamental du choix de passer une partie importante de sa vie à l'étranger n'est pas seulement le fait de continuellement partir mais c'est aussi de revenir en Belgique. Partir implique des au revoir souvent douloureux, le fait de ne pas savoir si on va retrouver ces personnes avec qui on a passé des moments intenses, et j'ai déjà consacré un blog à ces moments. Maintenant, il était temps que je décrive mes impressions à un autre moment, le revers de la médaille, les retours en Belgique. Ce sont des retrouvailles avec ce qui est familier, connu, et parfois je sens que mon regard a changé un peu. Le poudre de cacao pur provenait du Brésil, et la dimension d'avoir été au pays faisait que je le regardais différemment, comme si soudain, la boîte avait acquis une dimension en plus. C'est marrant d'essayer de me remettre à la place de ce petit gosse qui faisait du cacao, qui ne comprenait rien au français écrit sur la boîte, qui n'en avait aucune idée qu'il allait faire l'unif dans cette langue, qu'il allait voyager au Brésil et y perdre une partie de son cœur. Je suppose que c'est à sa que ça sert, les retours, à s'en rendre compte des attaches et des changements de regard. Comme le disait très poétiquement un ami revenu récemment, écouter ce rythme de son cœur qui ne sera plus jamais le même...

2 comments:

Anonymous said...

Merci pour le cacao !

annibor said...

Je crois que les gens qui te rencontrent peuvent s'imaginer (avec un peu d'expérience) que tu as eu une enfance heureuse ; tu as une façon d'être à l'aise avec tous, d'être très "humain" en toute simplicité et avec une générosité naturelle, qui sont les marques d'un épanouissement qui vient de loin... c'est bien que tu t'en rendes compte si tôt... Je te souhaite plein de bons "chocolats" encore !